Management humaniste & bien-être au travail
En quelques mots
Et si la crise était une opportunité ? Comment sortir de la spirale négative et trouver l'énergie nécessaire pour transformer le pépin en pépite ? Edgar Grospiron, fort de son expérience d’athlète de haut niveau vous partage ses travaux sur la motivation individuelle et collective, en période de crise.
Cette crise du Covid-19, comme toutes les crises, est subie. C’est-à-dire que l’on ne peut pas agir sur les causes de la crise, cependant on peut en identifier les conséquences et on a la capacité d’agir sur les conséquences. On parle de solutions à court et à long terme.
Par exemple, le Studio 28 où nous sommes actuellement et que vous venez de créer dans cette maison le 28 George V est une réponse que Châteauform’ apporte à ses clients en cette période. C’est une solution de grande qualité. En ce qui concerne les solutions à long terme, il faut s’intéresser aux nouveaux modes de travail comme le télétravail, le flex office et il faudra développer de nouvelles offres.
Une tendance très nette émerge des échanges avec les Dirigeants avec lesquels j’ai le plaisir de travailler en ce moment. Si le télétravail a été boosté par la crise, les gens ont plus que jamais besoin de se retrouver en présentiel. Ainsi il faudra imaginer des temps de retrouvailles en plus petits groupes, plus courts mais indéniablement plus intenses, plus riches. Le besoin de se retrouver va grandir et être favorisé justement par la distance. Un Manager aujourd’hui est « chalengé » dans sa stature de management parce qu’il est à distance, parce qu’il a moins de temps et qu’il est plutôt dans les temps formels que dans les temps informels avec ses équipes. Cela fait que sa plus-value de Manager est moins forte. En effet dans les temps informels beaucoup de choses se passent. C’est souvent pendant ces moments que les difficultés et les conflits se purgent ou se règlent. Quand on a plus ces moments, la plus-value du Manager est plus faible.
La crise nous touche à titre individuel et à titre collectif. A titre individuel, il faut sortir de cette spirale négative. Il faut rebondir. Rebondir n’est pas une question de chance, de moyens mais d’état d’esprit.
Les sportifs sont des gens ordinaires mais passionnés. Parfois on a des résultats qui peuvent paraître extraordinaires pour le grand public, mais pour nous c’est notre passion, notre métier. Par-là, je veux dire que l’état d’esprit dont je parle est un état d’esprit que tout le monde peut avoir, qui est accessible à tous.
En effet, ce sont les actions et les décisions que l’on va prendre, les choix que l’on va faire, les solutions que l’on va trouver qui vont permettre de créer un peu de valeur, de progresser, d’avancer.
C’est une approche positive, c’est-à-dire qu’il faut sortir du déni afin de stopper la spirale négative et être en mesure de trouver des solutions. Cet état d’esprit, c’est ce qui permet de sortir la tête de l’eau.
On évalue souvent une situation via les problèmes alors que c’est via les solutions qu’un état d’esprit positif évalue une situation.
On ne doit pas être dans l’attentisme, le monde de demain sera différent. Dorénavant les individus ont des aspirations profondes qui évoluent et les entreprises devront adapter leurs offres de service.
Voici mon exemple pour illustrer ce propos : après avoir été champion olympique, je n’allais plus à l’entrainement pour gagner de nouveaux titres, mais j’allais aux entraînements pour garder mes titres, donc pas avec le même niveau d’implication ! Je suis rentré dans cette spirale de procrastination et du refus de voir ce qui se passait, de cette rigidité du présent alors que le monde continuait à progresser. Moins investi, j’ai pris des risques pour garder mon niveau, j’ai fait moins avec plus, c’était de la contre-performance car la performance, c’est faire plus avec moins. J’ai pris des risques trop importants et finalement je me suis cassé un genou.
C’était dur de se retrouver confiné et immobilisé à l’hôpital avec le téléphone qui ne sonnait plus. Pourtant, cela a été salutaire grâce à la prise de conscience que j’ai eue. J’avais perdu le Sens de ce que je faisais. Je devais redonner du Sens à ma vie, retrouver la flamme et repartir sur des bases saines, sur mes fondamentaux. C’est ce qui a permis mon retour en grâce.
Ce qui se passe au niveau individuel en ce qui concerne le Sens se passe également au niveau d’une équipe. C’est donc la même chose pour un Manager. Afin d’embarquer son équipe, il doit lui donner du Sens car l’équipe a besoin de savoir où l’emmène le Manager. Le Manager doit avoir une vision réaliste et ambitieuse ainsi qu’un plan d’action pour éclairer l’avenir et « illuminer » le chemin de son équipe. La vision est essentielle !
Ainsi, j’ai annoncé dans les médias que j’allais gagner les J.O. trois ans avant de les gagner. En réalité, je ne savais pas si j’allais les gagner, mais je devais « faire le job » tous les jours pour y parvenir. Faire le job, c’est savoir trouver des petites solutions tous les jours aux différents obstacles rencontrés.
Pour un Manager, un Dirigeant le doute n’a pas sa place. Quand il sait où il veut emmener l’équipe, il est beaucoup plus fort et peut avoir confiance dans sa capacité à trouver des solutions tous les jours. Ces solutions créent de la valeur. La vision n’est pas négociable, elle guide au quotidien. Cependant le Manager doit être souple sur le chemin menant à cette vision.
Pendant le confinement, après avoir passé un mois avec mes enfants et ma femme, j’ai eu besoin de rebondir. C’est ainsi que sont nées les Masterclass digitales que je propose dorénavant sur mon site : www.masterclass.grospiron.net
La première masterclass est d’actualité : « Comment rebondir après une crise ? ».
Elle se compose d’une série de 10 vidéos réparties en 3 phases comprenant un partage d’expérience, de la théorie et des outils.
En résumé cette crise est une véritable opportunité en révélant nos forces et nos vulnérabilités.
Et la dynamique collective doit être entretenue ! Alors continuons les séminaires, les réunions et les conférences ?.