Management humaniste & bien-être au travail

Innover pour mieux recruter ses jeunes consultants

Virginie Renouvin

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Crédit photo © Châteauform’

En quelques mots

L’innovation technologique est devenue essentielle dans le recrutement. Les réseaux sociaux professionnels, bien que toujours indispensables, ne suffisent plus : des entreprises comme THALES ou Accor mettent en place des “serious games”, Adecco ou L’Oréal des chatbots, et des plateformes d’apprentissage en ligne, MOOC (Massive Open Online Courses) comme Udacity ou General Assembly ont intégré des programmes de recrutement permettant aux employeurs de dénicher des nouveaux talents selon leurs domaines d’apprentissage. Dans un contexte de forte concurrence, les ressources humaines doivent pouvoir innover et s’adapter aux demandes des candidats et rendre leurs processus d’embauche attractifs.

Lembauche

Il devient primordial pour les entreprises d’innover dans le domaine de l’embauche avec des méthodes attractives et disruptives. Au Royaume-Uni, Accenture se montre pionnier en matière de recrutement : l’entreprise de conseil a conçu un processus de recrutement unique et adapté à leurs besoins. Depuis 2018, Accenture a ajouté la réalité virtuelle aux procédés d’embauche plus classiques.

Le but ? Évaluer les candidats sur des données plus objectives, hors de tout biais humain, et rendre le processus plus attractif et plaisant pour les candidats. Avec un procédé plus engageant pour les potentiels intéressés, l’entreprise apprend également comment réagissent ses futurs talents face à telle ou telle situation : un de leurs scénarios implique de déchiffrer des hiéroglyphes dans une tombe égyptienne, ou les pousse à résoudre des problèmes en réalité augmentée, analysant leur comportement et compétences cognitives dans des situations données. 

Accenture a également décidé de transformer son système de points — auparavant, un candidat ayant fait telle université avait un score correspondant — pour se concentrer sur les compétences réelles. Enfin, par la mise en place d’un programme d’apprentissage, les équipes de recrutement vont chasser les futurs talents avant même l’obtention de leurs diplômes.

L’idée derrière tout ça ? Embaucher des profils plus adaptés aux besoins et enjeux de l’entreprise, mais aussi gagner du temps : Accenture UK a recruté 600 jeunes diplômés en 2018, pour 40 000 candidatures reçues par an. Avec ces nouveaux procédés de recrutement, l’entreprise espère réduire le temps du processus de quelques semaines à quelques jours. Par ailleurs, ces innovations rendent également le processus de recrutement plus attractif pour les candidats, ce qui leur donne une bonne image de l’entreprise.

En France aussi, on innove dans le recrutement. Dans le but de mettre en avant des compétences non techniques face à des candidats venant souvent des mêmes écoles, formations et milieux, le bureau lillois de Deloitte a mis en place un recrutement vidéo en 2016. Avec Visiotalent, l’entreprise envoie des questions spécifiques aux candidats, qui ont un temps limité pour répondre. Ils peuvent s’entraîner sur la plateforme, et ensuite évaluer eux-mêmes leur performance avant de les envoyer. Ils sont poussés à mettre en avant leurs compétences communicationnelles, de leadership ou de résolution de problèmes, tout en réduisant la part de stress liée au premier entretien, qui peut bloquer certains candidats.

Une fois invité à une rencontre dans les bureaux de Deloitte, l’employeur a déjà une bonne idée de la personnalité du candidat, et peut adapter sa discussion à chacun, et le potentiel employé est déjà plus à même d’appréhender la culture d’entreprise, avec  également une idée générale de ce que l’on attend de lui.

Virginie Renouvin

Rédactrice

A la croisée du marketing digital, du journalisme et du community management, je contribue à la notoriété du groupe par l’écrit et l’image.

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