Management humaniste & bien-être au travail

Quand quelques notes de musique dans un aéroport font basculer une vie !

Emmanuelle Adamson Faure

Lecture 5 min.

Crédit photo © Châteauform’

En quelques mots

Bonjour Valérie, pouvez-vous svp vous présenter à nos lecteurs en parlant de votre vie jusqu’à la veille 18 Février 2018. Bonjour Emmanuelle, J’ai 6 ans et je découvre la musique en écoutant la Lettre à Elise. Je n’ai pas d’instrument à la maison et je dessine à la craie les touches d’un piano imaginaire sur la table de la cuisine. J’ai 12 ans et mes parents m’offrent un piano. C’est le coup de foudre immédiat.

J’ai 17 ans et je veux être compositeur de musique de film. Pour mes parents ce n’est pas un vrai métier. « Fais du commerce, c’est la voie royale, cela mène à tout ! » me disent-ils. Bac + 5 de Commerce en poche, j’intègre Adecco à des fonctions commerciales et je deviens Chef d’agence. S’en suit un long parcours de 15 ans avant de devenir Directrice Marketing & Communication d’un gros établissement toulousain dans l’agro-alimentaire.

Pendant 20 ans je ne toucherai plus au piano qui est resté chez mes parents.

Puis à l’aube de mes 40 ans, un accident de voiture en déposant les enfants à l’école va tout faire changer. Je fais le constat le soir avec la dame de l’accident chez elle et là immédiatement je vois un piano, un violon et des tableaux, des photos de l’art partout ! « Que faites-vous dans la vie ? » « Je suis photographe je vis de ma passion !»

C’est le moment de bascule. Je décide de reprendre mon destin en main. Je me lance dans le monde périlleux de la musique avec 0 contacts, 0 relations et qui plus est en vivant dans le Sud-Ouest de la France !

Il y a un transfert de compétences qui s’est opéré entre mes expériences professionnelles, mon vécu en entreprise et la musique : je suis allée toquer aux portes des gens du milieu de la musique, des labels comme je le faisais précédemment dans mes fonctions commerciales.

De fil en aiguille j’ai été repérée par un auteur de théâtre italien, puis par la télévision italienne. J’ai gravi les marches du festival de Cannes. Et j’ai rencontré les plus grands compositeurs de films grâce à ma persévérance et à ma passion. Avec aussi beaucoup d’audace ce qui m’a permis de rencontrer Fanny Ardant, Nicole Garcia ou encore Pierre Lescure.

5 ans à pousser les portes de ce métier, j’ai des projets mais je n’arrive pas encore à en vivre.

Janvier 2018, je suis à deux doigts d’arrêter car c’est vraiment difficile de se frayer un chemin dans les métiers de la musique.

 

Alors pouvez-vous nous dire quel a été ce moment de grâce du 18 Février 2018 qui a fait basculer votre vie ?

J’ai décroché un rendez-vous chez Warner pour le 19 Février 2018 et c’est mon dernier espoir. Je prends l’avion pour me rendre à Paris.

Arrivée à l’aéroport de Toulouse-Blagnac, mon vol est retardé, alors je me mets à jouer du piano dans la salle d’embarquement. Il fait froid, il est tard, c’est la soirée et tout le monde râle à l’annonce du retard. Alors je décide de jouer pour apporter un peu de réconfort à tous les passagers en attente.

Au 5ème morceau, un inconnu se lève (Grégory Benchenafi) et me demande si je veux bien rejouer l’Hallelujah de Leonard Cohen afin qu’il puisse poser sa voix dessus. J’ai d’abord dit non. Il a insisté en précisant qu’il était chanteur professionnel. 

A notre surprise, on était en symbiose totale, un moment de grâce à l’aéroport. A la fin de la chanson tout le monde a applaudi. Je monte dans l’avion et je décide de partager la vidéo à ma famille avant le décollage.

A leurs réactions très enthousiastes, je constate que l’émotion passe à travers l’écran. Je pourrai peut-être faire plaisir à d’autres personnes pensais-je. C’est la raison pour laquelle je partage la vidéo sur FB.

En arrivant à l’aéroport à Paris, je me reconnecte et découvre 600 vues, c’est ok. Je me connecte ensuite dans le taxi, il y a 1 200 vues, ok. A l’hôtel, nous sommes à 2 000 vues et je trouve que cela monte vite. Il est minuit, les vues sont en progression constante, et je comprends que nous allons vivre un buzz. C’est exactement ce qui va se passer. Au petit matin : 50 000 vues ! Dans la soirée : 100 000 vues ! Et à partir de là, tous les médias du web veulent des détails et comprendre ce qui s’est passé. Ils rédigent des articles pour leurs blogs, la viralité continue. Le lendemain : 500 000 vues. 

Au bout de 2 jours ½ : 1 million de vues !!! « Vous avez fait la même viralité que Despacito ». « Est-ce que vous réalisez ce qui vous arrive ? » « Non ».

Puis les poids lourds des média vont s’emparer du sujet : France 2, France 3, les radios, l’émission « C’est à vous ».

La vidéo a atteint 13 millions de vue et mon destin bascule ! Je deviens visible.

A partir de ce moment, les propositions affluent. TF1 me demande de composer de la musique pour un documentaire, le théâtre Gaieté Montparnasse des musiques pour une comédie musicale pour enfants. Un multimilliardaire me demande un concert piano solo pour l’inauguration d’un lieu & les entreprises me demandent de venir témoigner de mon histoire de vie.

Me voici devenue conférencière musicale.

 

Quel est le message de la « fille de l’aéroport » à toutes celles et ceux qui ont des rêves… mais qui n’osent pas franchir le pas ?

On me dit souvent vous avez de la chance vous vivez de votre passion. Oui c’est vrai. L’enjeu n’est pas de vivre de sa passion, l’enjeu est de vivre avec passion. Il faut se passionner pour ce que l’on fait.

Il faut s’appuyer sur nos expériences de vie professionnelle, nos réussites et nos échecs, et les transposer sur le chemin de nos rêves. Le tout avec ambition, audace et persévérance.

On me dit aussi « Vous vivez un conte de fée. » Oui c’est vrai les contes de fée existent. En réalité nous sommes les héros & héroïnes de nos vies professionnelles. Nous nous levons tous les jours avec des embûches sur nos chemins (un client qui nous quitte, un concurrent qui s’installe de l’autre côté de la rue…). L’idée c’est de s’accrocher dans ces moments d’épreuve afin d’écrire les chapitres heureux de nos vies professionnelles.

 

Votre mot de la fin ?

Quand on regarde le monde avec lunettes-là, le monde du travail devient un monde de développement personnel.

L’ancienne timide que j‘étais s’exprime désormais sur de très grandes scènes !

Et l’enfant qui jouait du piano sur la table de la cuisine n’aurait jamais imaginer se produire en public sur de magnifiques pianos à queue de concert.

Métamorphosez-vous ! C’est le seul moyen pour tutoyer les anges & caresser les étoiles !

Moi ce que j’en sais, c’est que cela en vaut le coup !

Emmanuelle Adamson Faure

Rédactrice

Emmanuelle, l’un des premiers Talents de l’aventure Châteauform’, est aujourd’hui l’interlocutrice privilégiée des Consultants & de nos Partenaires. Grâce aux multiples missions qu’elle a menées à bien, Emmanuelle a toujours eu et a à cœur de faire vivre & de transmettre l’ADN de notre Entreprise humaniste.

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